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Nous sommes tous des pornstars Théâtre

Mise en scène et scénographie Jérôme Richer Jeu Fanny Brunet, Martine Corbat, Katy Hernan Lumière Joëlle Dangeard Son et vidéo Laurent Schaer Costumes Irene Schlatter Objets en tricot Ursina Ramondetto Maquillage Rebecca Güller Administration Maël Chalard Compagnie des Ombres (CH) Soutiens Département de la culture et du sport de la Ville de Genève, Fondation suisse des artistes interprètes, Fondation Jürg George Bürki, Loterie Romande, Fondation Ernst Göhner, Département de l’instruction publique, de la culture et du sport Coproduction La Bâtie, Festival de Genève

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Echange entre le metteur en scène Jérôme Richer et Julie Decarroux-Dougoud de La Bâtie – Festival de Genève

Tu titres ton spectacle «Nous sommes tous des pornstars». Quelle définition de la pornographie te permet cette affirmation?

Tout d’abord, cette affirmation n’est pas à prendre au pied de la lettre. Il y a une légère part de provocation dans le choix de ce titre. L’idée vient du parallèle que je fais entre la pornographie et nos vies dans le monde des réseaux sociaux 2.0 (Facebook, Twitter, Instagram,…) où la frontière entre vie privée et vie publique est de plus en plus ténue, où tout est montré, exhibé et le plus souvent avec notre consentement puisque nous sommes les premiers à mettre en scène nos vies. Il n’y a plus de mystère, de place pour l’imaginaire. C’est un monde de la performance où nous devons tous tendre à l’excellence. Et pour moi, les acteurs et les actrices pornos sont des reflets de cette injonction à la performance avec leur sexualité hypertrophiée, leurs désirs constants, leurs corps parfois transformés. Dans le sempiternel débat pour ou contre la pornographie, je me place ailleurs. Qu’est-ce que la pornographie dit de nous? En quoi est-elle un reflet de notre société?

Pourquoi avoir choisi un casting exclusivement féminin?

Pour pouvoir, si le spectacle a du succès, explorer le même thème, plus tard, sous un angle masculin. Plus sérieusement, en tant qu’homme hétérosexuel, la pornographie qui m’est destinée est celle qui met en avant les femmes et leurs corps. C’est la position du voyeur masculin que je questionne en partie à travers le spectacle, liée en parallèle à une recherche sur la place des femmes dans ce métier. Comment vivent-elles le fait de travailler dans le porno? Est-ce une source de libération ou d’aliénation? Est-ce que les inégalités entre hommes et femmes qui subsistent dans notre société se retrouvent de manière exacerbée ou amoindrie dans le porno.

Que souhaites-tu aux spectateurs?